COMMUNIQUE DE PRESSE
Après le rejet définitif de notre cuvée Roc’h Avel 2017 suite à une dégustation d’agrément « Vin de pays du Val de Loire » suivi d’une sanction mineure pour notre Anjou blanc Bastingage 2016, nous décidons de retirer l’ensemble de nos vins des AOC en les reclassant en Vin de France à partir du millésime 2018. Cette décision traduit notre déception face à une machine administrative dont les règles orchestrent le droit ou non à l’appellation d’origine contrôlée pour les vins produits par des artisans-vignerons. Cette déception est couplée d’un sentiment d’insécurité économique que notre jeune entreprise ne peut accepter.
Il y a 11 ans, nous nous sommes installés en Anjou sur des terroirs sublimes. Depuis 11 ans, nous ne cessons d’œuvrer à notre échelle pour magnifier ces terroirs et valoriser leur image, en France et à l’étranger. Nous nous sommes engagés dans une voie exigeante, qui respecte une certaine idée de la vigne et du vin, permettant l’expression de talents, au même titre que ces chefs cuisiniers qui portent si haut et si loin le niveau de la gastronomie française dans un cadre totalement ouvert et légal. Nous sommes aujourd’hui fiers de la reconnaissance acquise auprès des professionnels du vin que sont les cavistes, les restaurateurs, les sommeliers et les importateurs, comme auprès de notre clientèle de particuliers-amateurs, qui reconnaissent dans nos vins une expression originale des terroirs viticoles de l’Anjou.
Nous avons fait le choix de vinifier des vins en appellation Anjou ou Vins de Pays du Val de Loire, dans le respect du cahier des charges des appellations. Nos analyses sont conformes, et nos pratiques loin d’être empreintes de laxisme. Mais au fil des années, les rappels à l’ordre deviennent de plus en plus nombreux et nos vins sont pénalisés de manière quasi-systématique lors des dégustations d’agrément. Non-conformité ou expression d’une identité ? La sanction a fini par tomber. Ne plus être en droit de communiquer sur notre lieu d’origine représente à nos yeux une aberration, voire une blessure quand on est convaincu que le vin, plus que n’importe quel autre produit, imprime ce lieu.
Au-delà de la dénonciation des incohérences de cette machine à standardiser le goût, cette nouvelle orientation est avant tout l’occasion de gagner un niveau supérieur de liberté d’expression au sein de ce métier que nous chérissons. Autrement dit, nous gardons le même cap, simplement, nous virons de bord ! Souhaitant honorer la confiance que nous accordent nos clients depuis 11 ans, nous ne modifierons pas le regard que nous portons sur le vin d’Anjou. Nous gardons en nous l’espoir qu’un jour, une réforme profonde des AOC, fondée sur une obligation de moyens et un cahier des charges d’excellence, nous permette à nouveau de revendiquer sur nos étiquettes ce lien au terroir auquel nous tenons tant.
Soyons créatifs et nourris de l’Espérance éternelle ! C’est ce que nous vous souhaitons pour cette année 2019.
Charlotte et Thomas et Carsin, vignerons de France
Contacts : 06 61 46 89 93 / 06 89 33 45 22 / charlotte@terredelelu.com